Mon ouvrage "Constructing Cassandra: Reframing Intelligence Failure at the CIA, 1947-2001", co-écrit avec mon confrère Milo Jones (IE Business School) vient de paraître chez Stanford University Pre...
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Notre recherche montre que quatre caractéristiques fondamentales et persistantes définissent l’identité de la CIA :
Un corps homogène d’analystes qui empêche une diversité d’hypothèses d’être considérée ;Une attitude scientiste, qui privilégie une approche purement analytique et détachée d’une réalité pourtant sociale ;Une préférence pour l’information secrète qui conditionne aussi bien la sélection des priorités que la nature de l’information recherchée (tout ce qui n’est secret n’est pas digne d’intérêt) ;Une primauté du consensus qui fait que toute analyse est le résultat d’un compromis en faveur d’une analyse politiquement acceptable par toutes les parties prenantes.Ces caractéristiques ont un impact considérable sur l’activité de la CIA. L’activité d’un service spécial se décompose en quatre grandes étapes qui définissent le "cycle du renseignement": la définition de la mission, le recueil d’information, son analyse, et enfin la production et la diffusion du résultat de l’analyse sous la forme d’un rapport ou d’une présentation orale.
L’identité organisationnelle influence, avec le contexte social en général, la définition même des problèmes. Par exemple, le droit des femmes en Afghanistan est un problème important pour les États-Unis. La question influence donc leur diplomatie et leur action dans le pays, alors qu’il n’est pas vécu comme un problème par une majorité d’habitants de ce pays. Il en va de même pour la culture de pavot. Le droit français considère la possession de marijuana comme un crime tandis qu’une partie de la population la considère comme un plaisir banal et légitime.